L’avis du mois de mai – « Thyroïdite d’Hashimoto, quelles solutions? » Dr Vranken
En ce mois de mai, j’aimerais parler d’une affection de plus en plus rencontrée: la thyroïdite d’Hashimoto. Elle est la plus fréquente chez les femmes autour de 40 ans, mais on peut également la trouver à tout âge, même chez les enfants.C’est une maladie auto-immune parmi les plus présentes et elle est souvent associée à d’autres maladies auto-immunes par exemple la maladie cœliaque. « Auto-immune » veut dire que notre corps fabrique des anticorps détruisant la thyroïde, donc un de ses propres organes. On évoque l’hypothèse d’une prédisposition génétique étant donné la fréquence de ce genre de maladie dans une même famille et de son association avec des anomalies chromosomiques.La thyroïdite d’Hashimoto peut être déclenchée par des facteurs environnementaux comme les infections virales, le stress, la pollution par les métaux lourds et les perturbateurs endocriniens. Au départ, il y a éventuellement peu de symptômes, mais la maladie évoluera avec le temps vers une hypothyroïdie chez la plupart des patients. Un traitement substitutif par hormones thyroïdiennes sera alors nécessaire, car la thyroïde ne parvient alors plus à produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes. La glande thyroïde est un peu le chef d’orchestre de presque tous les organes du corps. En cas d’hypothyroïdie le métabolisme du corps ralentit, ce qui donne les symptômes suivants: fatigue, prise de poids, frilosité, constipation, peau sèche… et un symptôme typique, la diminution de la partie externe du sourcil. Dans la pratique quotidienne avec les patients, le traitement classique avec la L-thyroxine (la fameuse hormone thyroïdienne T4) n’est pas toujours satisfaisant, les patients restent alors fatigués et ne se sentent pas bien. Dans ce cas, on peut leur proposer des alternatives de traitement, au niveau hormonal, une combinaison thyroïdienne de T3 et de T4 est beaucoup plus efficace, on peut aussi y ajouter une approche nutritionnelle et une éventuelle détoxification douce des métaux lourds. Un régime approprié est conseillé: aliments riches en sélénium, zinc, iode, vitamine D, Vitamine B12. On donne également une supplémentation de ces substances vitales basée sur une prise de sang exhaustive. Boire du café et de l’alcool est déconseillé, car ils diminuent l’absorption des hormones thyroïdiennes prise en substitution. Il est également conseillé de veiller à la santé de la barrière intestinale en prenant garde au gluten et au lactose. Avec un bon suivi hormonal et nutritionnel, cette maladie devient plus facile à vivre!